Dérapage
par
Alors que je marchais tranquillement au milieu de l’étang
Une porte venue du Ciel assurément
Vint se planter par-devant moi, et vlan !
J’aurais pu glisser sur le côté
Faire une pirouette une marche arrière
La contourner en sifflotant
Mais préférant me confronter à la réalité
Je choisis courageusement de ne pas ignorer cette subite apparition
Était-elle là pour me montrer l’envers du décor ?
Était-elle là pour m’indiquer que je marchais à contre courant ?
Que de questions que de questions !
Souvent je me perds en suivant les traces de ma destinée
Je me perds d’autant plus facilement
Que je n’ai rien d’un prophète sur l’eau marchant
Je ne suis qu’un promeneur solitaire
Qui aime simplement braver les dangers de l’hiver
En zigzaguant sur les méandres d’un ruisseau par le froid congelé
Alors que ce matin j’avais évité de rompre la glace
En croisant les nombreux habitants
De ces lieux et des environs
Et dans ces bois en particulier
Un ou deux andouillers [1]
Voilà que j’avais filé tout droit sans dérailler sans sourciller
Pour venir à une porte me heurter
Une drôle de porte que l’on m’avait inélégamment claquée au nez
Vexé mais patient
J’attendrai le retour du printemps
Pour le moment venu trouver la sortie de ce satané étang
[1] Ramification s’ajoutant chaque année sur les bois des Cervidés lors de la repousse printanière.