Maria Chapdelaine (Louis Hémon - 1913)

Je me souviens avoir prêter un jour cet ouvrage. Il m’a été rendu une semaine plus tard par un lecteur qui, avec un brin de mépris, m’avait dit ceci : « Bah, j’ai à peine lu trente pages ; il ne se passe rien… » Je n’ai pas compris tout de suite, mais en y réfléchissant un certain temps, j’ai peut-être saisi ce qu’il voulait vraiment exprimer : « dans ce livre, il n’y a aucune action et je me suis terriblement ennuyé. » C’est assez vrai, il n’y a pas d’action comme on peut en retrouver à foison dans les publications contemporaines : pas de coup de théâtre à chaque coin de page, pas de mort violente qui vienne ponctuer la fin d’un paragraphe, rien de tout cela.

En fait, les personnages que nous croisons dans cet ouvrage vivent, tout simplement. Bien sûr, la mort tient une place importante dans le texte, mais simplement parce qu’elle fait partie de la vie sur terre. Dans Maria Chapdelaine, les morts ne s’entassent pas pour, si j’ose dire, le plaisir du lecteur. D’ailleurs, de vous à moi, quel plaisir peut-on trouver à lire des romans où les morts nous sont ainsi servis sur un plateau, celui-là la tête décapitée, et cet autre cuit à l’étouffé ?

Il m’arrive ainsi de penser que nous vivons une époque bien étrange, et malgré le froid et la rudesse de l’existence des protagonistes de Maria Chapdelaine, j’en arriverais presque à envier leur difficile quotidien.


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Message estival

Vendredi 04 juillet 2025

Même si je vous donne peu de mes nouvelles, j’avance toujours tranquillement sur mon petit roman, intitulé Une journée ordinaire. Je dis « petit » dans le sens où il est peu bavard en terme de mots : 25 000 mots environ. Il est « terminé »... enfin, toute la matière est là. Je suis dans la phase où je relis et reprend chaque chapitre plusieurs fois jusqu’à en être (à peu près) satisfait. Peut-être cette phase se terminera-t-elle vers la fin de l’été, peut-être... car je reprends parfois tout du début, quand j’estime « perdre un peu le fil » De plus, le dernier chapitre est à revoir, la fin notamment... Je passe souvent énormément de temps à tenter de trouver une fin « pas trop banale ». Bref, beaucoup de cuisine interne !

Bien à vous et en vous souhaitant un bel été (au frais en ce qui me concerne),
Paul Jeanzé