Camus (Albert)
(1913 - 1960)
Articles publiés dans cette rubrique
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Carnets III (Mars 1951 - décembre 1959)
Quoi qu’il prétende, le siècle est à la recherche d’une aristocratie. Mais il ne voit pas qu’il lui faut pour cela renoncer au but qu’il s’assigne hautement : le bien-être. Il n’y a d’aristocratie que du sacrifice. L’aristocrate est d’abord celui qui donne sans recevoir, qui s’oblige. L’Ancien (…)
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Artiste et son temps (L’)
Conférence d’Albert Camus dans le grand amphithéâtre de l’Université d’Upsal le 14 décembre 1957
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Carnets II (Janvier 1942 - mars 1951)
Le Français a gardé l’habitude et les traditions de la révolution. Il ne lui manque que l’estomac : il est devenu fonctionnaire, petit bourgeois et midinette. Le coup de génie est d’en avoir fait un révolutionnaire légal. Il conspire avec l’autorisation officielle. Il refait un monde sans lever (…)
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Carnets I (Mai 1935 - février 1942)
Chercher les contacts. Tous les contacts. Si je veux écrire sur les hommes, comment m’écarter du paysage ? Et si le ciel ou la lumière m’attire, oublierai-je les yeux ou la voix de ceux que j’aime ? À chaque fois, on me donne les éléments d’une amitié, les morceaux d’une émotion, jamais (…)
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Peste (La) – 3/3 – Joseph Grand et l’écriture
Au milieu de l’escalier frais et puant, il rencontra Joseph Grand, l’employé, qui descendait à sa rencontre. C’était un homme d’une cinquantaine d’années, à la moustache jaune, long et voûté, les épaules étroites et les membres maigres.
[…]
Quand il arriva, le commissaire n’était pas encore (…)
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Peste (La) – 2/3 – Le plaidoyer contre la peine de mort
– Rieux, dit Tarrou sur un ton très naturel, vous n’avez jamais cherché à savoir qui j’étais ? Avez-vous de l’amitié pour moi ? – Oui, répondit le docteur, j’ai de l’amitié pour vous. Mais jusqu’ici le temps nous a manqué. – Bon, cela me rassure. Voulez-vous que cette heure soit celle de (…)
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Peste (La) - 1/3 - Extraits
Premières phrases
Les curieux évènements qui font le sujet de cette chronique se sont produits en 194., à Oran. De l’avis général, ils n’y étaient pas à leur place, sortant un peu de l’ordinaire. A première vue, Oran est, en effet, une ville ordinaire et rien de plus qu’une préfecture (…)
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Envers et l’endroit (L’)
Préface d’Albert Camus (extraits)
Encore maintenant, quand je vois la vie d’une grande fortune à Paris, il y a de la compassion dans l’éloignement qu’elle m’inspire souvent. On trouve dans le monde beaucoup d’injustices, mais il en est une dont on ne parle jamais, qui est celle du climat. De (…)
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Chute (La)
Quand on a beaucoup médité sur l’homme, par métier ou par vocation, il arrive qu’on éprouve de la nostalgie pour les primates. Ils n’ont pas, eux, d’arrière-pensées.
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Voulez-vous d’une vie propre ? Comme tout le monde ? Vous dites oui, naturellement. Comment dire non ? D’accord. On va (…)
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Étranger (L’)
[…] Puis le président a demandé à l’avocat général s’il n’avait pas de question à poser au témoin et le procureur s’est écrié : « Oh non, cela suffit », avec un tel éclat et un tel regard triomphant dans ma direction que, pour la première fois depuis des années, j’ai eu une envie stupide de (…)