Que la solitude est belle ! Tout s’anime, Tout vit, Tout est moi ! Les meubles parlent Les arbres gémissent Les rêves s’étirent Les sensations se bousculent… Le temps s’étire Au fil des heures suspendues Il s’écoule À travers des rêves béats et tendres, Où l’espoir que l’on touche Que l’on (…)

Les heures passent Sans que je puisse les vêtir, Elles coulent, nues et froides… Et pourtant je dois les retenir Les vivre, Les fixer… Seul à en jouir, Seul à en désespérer Personne qui aime Aux mêmes instants Ce que j’adore Nul miroir Pour refléter mon âme Nul lac Pour mirer mon cœur… Rien, Ce (…)

Une grille, des cailloux Des marches, une maison, Une porte, Personne… Je frappe, je rentre… Aucune âme… Seul, je suis seul… Vous qui passez Sans un regard, Voyez ma peine… Jeté à la rue Sans un toit Et de dire « Ici est ma maison Nul ne peut venir »… La terre s’élance Le ciel pèse Les murs (…)

À Francine et Richard
Sur la route poussiéreuse Sautillent deux enfants. Deux visages roses et blonds Se confondent Avec l’or des blés. Agités Par la brise familière. Leurs ? roux, Gonflés de bagages inutiles Pendent à leurs bras fragiles : Trace du labeur incertain Noyé dans leur sensibilité (…)

XLVII
Mures, raisins, pêches Mures bosselées Raisins à la peau lisse Pêches veloutées Mures, raisins, pêches Réserves de soleil Pulpes Sources de délices Écrasées Sous le croc assoiffé. Mures, raisins, pêches Jets de douceurs S’élançant Dans la bouche palpitante. Fontaines de Jouvence (…)

Elle s’en allait gaiement Sur les entiers moussus Bordés d’arbres noueux… Ses pas effleuraient Les cailloux Ses yeux mutins et sévères Bavardaient Avec les oiseaux Son esprit solitaire Espérant l’espoir Chevauchait Par-delà les pays de la sensibilité… Son amour inassouvi Flottait Dans ses rêves (…)

Dors Une rose à tes pieds Crie mon bonheur Douce tendresse Tendre douceur Le temps n’est plus rien Il s’en va Peu importe Nous l’avons vêtu De notre Amour Tout nous ressemble La pluie mélancolique Le ciel joyeux Les près multicolores Le ruisseau fragile Qui serpente Dans l’ombre douce Partout (…)

Ce pinceau Qui sans cesse Passe et repasse Hésite… Tout de bleu Il y a quelques instants Maintenant de sang Crible cruellement La pureté du ciel Puis, il se pare de nuit Domaine du désespoir Et laisse tomber Des gouttes de ténèbres Sur la lumière à peine éclose Pinceau Que veux-tu crier ? Il (…)

Sans cesse ma pensée débordante Chemine vers toi Ma chère amie. Que fais-tu Par-delà les toits ruisselants ? Moi qui suis là Prisonnier de murs infects, Là, sans orgueil Vide et maussade Mille idées traversent Mon esprit aveugle… Je te vois au côté d’un étranger Usant les paroles Qui me sont (…)

Dieu, que la terre est lourde ! Que le ciel est haut ! Ce sol prêt à craquer Fissuré Et dégouttant de fiel Se roulant dans sa fange Éclatant de rire Et de trous, Éclaboussant et tendre Où se mire l’azur Le bleu… Vite, vite, prends-le Il est parti Il n’a laissé qu’une saveur inconnue Pourtant… (…)