Les compagnons de l’Andromède (1934)

à V. B.

« Homme libre,
toujours tu chériras la mer ! »

Baudelaire,
Les Fleurs du Mal.


Articles publiés dans cette rubrique

lundi 13 février 2023
par  Paul Jeanzé

Chapitre I

Un dimanche de novembre, un navire qui avait doublé le cap nord-ouest de l’île arriva en vue de Ferreal.
Le dimanche après-midi, les habitants flânent sur le chemin qui longe la calanque au fond de laquelle s’élève leur ville ; ils poussent jusqu’à la mer et s’arrêtent au pied de la tour à (…)

lundi 13 février 2023
par  Paul Jeanzé

Chapitre II

Le lundi matin, au marché, les habitants encore au courant de rien apprirent la nouvelle. Ce marché, c’est un coin où se réunissent les vieillards. Sous le grand platane ou sous les arcades des maisons anciennes, ils jabotent pire que des femmes. Au centre de la place se tient la halle aux (…)

lundi 13 février 2023
par  Paul Jeanzé

Chapitre III

À la fin novembre, vers sept heures, le jour pointe. Le soleil paraît derrière Ferreal et lentement disperse la brume de mer.
Devant l’Andromède, ils étaient six hommes, depuis longtemps assis sur le parapet, parce que dans l’île, été comme hiver, on se lève tôt. Ils avaient vu l’Andromède (…)

lundi 13 février 2023
par  Paul Jeanzé

Chapitre IV

Portalis leur avait déclaré que l’Andromède était vide. Non ! Au bout d’une quinzaine, ils en avaient tiré une quantité énorme de charpentes, des cloisons et des planches qui s’entassaient sur le quai et dont pépé Anton’ prenait un soin jaloux – dans l’île, on trouve plus de pierres que (…)

lundi 13 février 2023
par  Paul Jeanzé

Chapitre V

À Ferreal, on ne s’occupait plus beaucoup de l’Andromède – la ville y avait simplement gagné d’être débarrassée de quelques-uns de ses chômeurs. Le dimanche, avec les beaux jours qui revenaient, lorsqu’on se promenait sur le chemin du port, on s’arrêtait un moment en face du cargo. Un peu une (…)

lundi 13 février 2023
par  Paul Jeanzé

Chapitre VI

Assis sur la caisse à outils, au-dessus de la salle des machines, pépé Anton’ fumait sa cigarette. Il avait mangé la soupe avec Tabou, Colon et Portalis. Ce soir, au lieu de lui tenir compagnie, les gars avaient filé, probablement chez Estelle. La belle saison leur montait à la tête. À tous ! (…)

lundi 13 février 2023
par  Paul Jeanzé

Chapitre VII

Donc, Portalis commanda leur bande. Mais il continua à manier la masse. Et lorsque les compagnons arrivaient sur l’Andromède, tandis que pépé Anton’, son second, distribuait les outils, il leur disait : « Ce matin, on fera tel boulot. Ça vous va ? » Oui. Portalis ne leur proposait jamais plus (…)

lundi 13 février 2023
par  Paul Jeanzé

Chapitre VIII

Ce matin-là, ils commençaient à travailler, lorsque Portalis fit signe à quatre gars de sauter dans le canot ; et, à Tabou qui prenait les rames :
-- Au port, commanda-t-il. Contre le Quatre-Vents.
C’était le meilleur voilier du vieux Quintana, arrivé hier, tard dans la soirée, avec un (…)

lundi 13 février 2023
par  Paul Jeanzé

Chapitre IX

Aujourd’hui, sur le cargo, on ne travaillait pas comme à l’ordinaire. Les coups de masse étaient rares et restaient sans écho, il semblait que les compagnons de l’Andromède n’avaient plus de force. Quand ce fut l’heure de faire la pause, ils se réunirent à l’arrière, en silence. Bon Dieu ! ils (…)

lundi 13 février 2023
par  Paul Jeanzé

Chapitre X

Quand pépé Anton’ arriva sur le chemin du port, un paquet à sa main gauche, le bras droit ballant, il s’arrêta et fixa son regard sur l’Andromède. Les gars, presque au jour le jour, lui avaient expliqué où en était le travail. Mais l’aspect du cargo le stupéfia : ni gouvernail, ni hélice, ni (…)

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Des "mauvaises nouvelles" qui donnent de la voix

Mardi 07 mai 2024

En ce début de semaine, Monsieur Éric Lebret mettait sa voix au service d’une de mes nouvelles, intitulée Un bon coup de balai. Ce "comédien-voix" avait déjà mis son talent au service de deux autres "mauvaises nouvelles" :

Au bout du chemin
Très chère amie

Cher Monsieur Lebret, si vous deviez passer par ici, sachez combien votre initiative m’a touché et m’encourage à reprendre le chemin de l’écriture, chemin le long duquel il m’aura été nécessaire de quelque peu "marquer le pas" ces trois dernières années, même si mes chères poézies auront continué à m’accompagner pendant cette période.

À bientôt
Paul Jeanzé