Frénésie

Sans poésie

 

Matérialité

Sans spiritualité

 

Progrès technique

Sans la moindre trace de métaphysique

 

L’homme avance

Guidé par les bêtes IA nouvellement inventées

Sirènes du futur

Chimères du passé

L’homme avance

Les yeux bandés

Les oreilles bouchées

Il n’a plus le moindre sens

Qui puisse l’alerter

Qu’à sa perte tout ceci va tout droit le mener

 

Pourtant quelques résistants

Tentent de rester en arrière

Ils luttent pour ne pas se faire aspirer

Par cette folle Modernité

On les prend pour des fous

De sombres agités voire de gentils demeurés

Ces pauvres naïfs font pitié

À tous les apôtres d’un nouveau monde

Qui les mènera pourtant dans la tombe

Malgré les belles promesses d’immortalité

Dont ils auront été bercés

 

Que restera-t-il de cet univers sans pitié

Quand viendra ce jour où tout aura explosé ?

Que restera-t-il sinon une Terre enfin apaisée

Par le souvenir de rares instants d’éternité

Que les fous et les naïfs

Loin des âmes tourmentées

Auront eu le courage

Au milieu de l’orage

De précieusement sauvegarder

En espérant le retour sur Terre

D’un peu de fraternité et d’unité

Sans toute cette violence

Qui n’en finit plus de déchirer

Les chairs de notre pauvre Humanité

 

Quant à cette feuille de papier

Méritera-t-elle d’être sauvée ?