Au pied du mur
par
Je sens comme une envie de passer mon chemin
De me laisser tomber dans le fond d’un ravin
Alors je lève les yeux
Et cherche les sentiers creux
Toutes ces sentes remontant du temps de l’enfance
Mes pieds faisaient crisser les graviers
Buvaient la tasse dans les flaques d’eau
Chassaient les feuilles tombées de haut
Boudaient les marches une fois sur deux
Trouaient la neige à qui mieux mieux
Une fois passées ces insouciantes gamineries
L’homme a marché
Sans faire de bruit
Sans se mouiller
Sans rien bouder ni rien trouer
Sans rien faire d’autre que de marcher
Marcher…
Me voilà enfin au pied du mur
De l’épuisante randonnée
Des hauts des bas de très longs plats
Des plats interminables
À perte de vue
À longues foulées
Pas cadencés
À petits pas
Très petits pas
Mes amis
Il est temps je crois
D’arrêter ma route ici-bas