La mélancolie

Le temps qui passe

Les souvenirs qui s’effacent

Mais la mer elle, est toujours là

 

Un rêve dans la nuit

Une vision fugace

Qui s’estompe sans laisser de traces

Mais la mer elle, est toujours là

 

Ces visages qu’on oublie

Un amour qu’on embrasse

Et qu’aussitôt on remplace

Mais la mer elle, est toujours là

 

La montagne sous un ciel gris

Un rocher qui se fracasse

Au fond d’une crevasse

Mais la mer elle, est toujours là

 

La mer est toujours là

Elle attend celui qui pour ses vieux jours

Rejoindra son rivage pour toujours

 

Comme tous les matins

Le vieil homme regarde la mer et lui sourit

Il tend son visage vers celle qui est devenue son amie

Depuis longtemps les embruns se sont faits sages

Même les mouettes qui riaient sous cape

Ont pris au fil du temps un air plus grave

 

Paisible et peu soucieux du temps qui passe

Le vieil homme marche le long de la plage

Dans le sable ses pas tracent un sillage

Que la marée bientôt viendra effacer

 

Mais le vieil homme n’est pas pressé

Demain matin il reviendra sur ses pas

Tracera de nouveau son sillage

La mer le vent le sable

Il est enfin dans son élément

Loin du feu qui consume la matérialité

Qu’il a depuis si longtemps abandonnée

 

Parfois il est un peu inquiet

Quand il aperçoit au loin une colonne de fumée

Puis les cendres qui viennent au matin se déposer

Sur sa plage ensoleillée

Pour recouvrir les pas dans le sable marqué

 

Mais la mer est son allié

À la prochaine marée

Elle aura tout emporté

Ses pas comme les cendres de la matérialité

 

Baden, mai 2023